• Eva Joly chez Camaïeu : « Cette entreprise est symbolique, on presse les salaires vers le bas »

    mardi 12.04.2011, 05:22 - PAR MARC GROSCLAUDE

     En campagne, Eva Joly a dénoncé «l'injustice sociale» que vivent les salariés de Camaïeu. PHOTO CHRISTOPHE LEFEBVRE En campagne, Eva Joly a dénoncé «l'injustice sociale» que vivent les salariés de Camaïeu. PHOTO CHRISTOPHE LEFEBVRE

    | LE VISAGE DE L'ACTUALITÉ |

    « Je vous invite à continuer votre lutte. Elle est juste et vous avez tout notre soutien. » Même du haut de son fauteuil de député européen, Eva Joly n'a sans doute que son appui à offrir aux employés de Camaïeu qui luttent toujours pour leurs salaires. C'est néanmoins ce qu'ils cherchaient en l'invitant hier à Roubaix.

     

     

    « Je suis très heureuse d'être là car il me semble que la situation de votre entreprise est très emblématique et symbolique de ce qu'il se passe. On presse les salaires vers le bas et le jeu ne s'arrêtera que lorsque vous ne pourrez plus vivre. Pendant ce temps, la rémunération du capital augmente. C'est insupportable. » Il n'en fallait pas davantage pour que les représentants CGT et FO de Camaïeu applaudissent des deux mains. Toujours mobilisés pour des augmentations de salaires plus substantielles que ce que leur direction propose dans le cadre des négociations annuelles, ils ont pu exposer des situations concrètes.

    « Regardez ce que gagne une responsable de magasin : 8 ans d'ancienneté, un taux horaire de 11 euros, 1 365 euros net avec prime d'ancienneté de 60 euros. C'est pour cela qu'on interpelle les politiques. Notre société est un cas d'école », a clamé Cherif Lebga, délégué FO qui a cité un autre exemple, le sien. « 1 140 euros net, je paye 600 euros de loyer. Et je touche le RSA ! On est tous comme cela.

    C'est pour cela qu'on veut passer le message. C'est très grave. Les salariés vont percevoir 1 140 euros net toute leur vie, pour une pension de 800 euros ! Nous, on demande au président de la République de venir au 211 avenue Braem à Roubaix et de rappeler à cette direction inhumaine que le fruit du travail doit être réparti auprès des salariés et non des actionnaires. Camaïeu, c'est un milliard de chiffre d'affaires. Le gâteau, ça doit être pour tous les salariés. » Pour Eva Joly, « c'est une situation d'injustice, qui crée la misère sociale. Chercher une rentabilité à deux chiffres, surtout dans le textile, on voit la pression que cela exerce sur les salariés. Il faut une réglementation européenne. Alors que les salariés se battent pour une augmentation qui suit le coût de la vie, le patron est parti avec un bonus sur lequel il ne paiera que peu d'impôt. C'est une absence de respect et le système ultralibéral poussé dans ses retranchements. » Ancienne magistrate spécialisée dans les affaires financières, Eva Joly n'a pu s'empêcher de voir dans la conduite de l'entreprise une manipulation contestable. « L'action a monté de 40 % en bourse, car il y a une offre publique de retrait de titres. Le fond de pension souhaite sans doute avoir moins de renseignements à fournir dans l'avenir. » Et la candidate à l'Élysée de rappeler que, selon elle et son mouvement, Europe Écologie Les Verts, « il y a d'autres systèmes possibles ».

    En attendant, les négociations salariales se poursuivent, après les dernières propositions de la direction vendredi. Les syndicats (du moins ceux qui n'ont pas encore donné leur accord, l'UPAE et la CFDT) disent consulter les salariés. « On leur demande s'ils s'en satisfont ou pas, mais certains nous disent qu'ils ont déjà perdu six jours de salaires pendant la grève et qu'ils ne peuvent plus lutter, à cours de fric. » •


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    ROUBAIX / POLITIQUE

    Les Camaïeu reçus par le député Baert

     Hier en fin d'après-midi, en mairie de Wattrelos, Dominique Baert et les délégués syndicaux de Camaïeu.
     
     
     
     

    Les représentants des salariés de Camaïeu poursuivent leur tournée des popottes. Après le député Francis Vercamer (Nouveau centre), l'autre député de Roubaix, Dominique Baert (PS), les a reçus hier en fin de journée.



    Combien de fois Chérif Lebgaa a-t-il répété qu'il touchait royalement, avec 16 ans d'ancienneté, 1 000 E nets par mois ? Sa femme étant temporairement sans emploi, le délégué FO de Camaïeu a même droit au RSA. Il l'a encore expliqué hier soir, en compagnie des délégués CGT Thierry Siwik et Omar Rahni, au député-maire PS de Wattrelos, Dominique Baert.
    Celui-ci n'est pas le premier à rencontrer les Camaïeu qui s'étaient illustrés en janvier en menant une grève pour les salaires et l'embauche d'intérimaires. Le ministre de la Ville Maurice Leroy a lui-même été interpellé. Et tous les responsables politiques, entendant leurs arguments, en arrivent à la même conclusion : « C'est la caricature du dévoiement du système capitalistique ». Mais une fois ce constat dressé, que faire ? Se renseigner, voir si la direction est en droit de privilégier ses actionnaires au point d'obliger les contribuables français à subvenir aux besoins de familles de salariés à temps plein ! Le député Baert, pour sa part, veut user de son pouvoir d'interpellation en posant une question orale sur ce sujet au ministre du Travail. On a hâte de connaître la réponse.w
    Y.M.

     

     

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  • La CGT appel à témoins

    La CGT appel à témoins

    Des salariés des magasins et du siège, nous ont informés que des représentants de la direction recherchaient des candidats pour L’UPAE (le syndicat  mis en place par la direction en 2003) en vue des prochaines élections professionnelles, nous recherchons des salariés qui voudraient témoignés.

    Vous pouvez nous contacter (voir rubrique contacter nous) ou laisser vos commentaires, merci d’avance.

    Cordialement la CGT   


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  • une fin de conflit amère

    Camaïeu

    CGT    CFDT   FO

    Fin de conflit amère

     

    L’intersyndicale CGT, CFDT, FO remercie tous les salariés (entrepôt, bureaux, magasins) de leurs soutiens au cours de la grève du 4 janvier au 12 janvier 2011 inclut, nous félicitons l’ensemble des grévistes  qui ont fait preuve d’un courage exemplaire, malgré les menaces est pressions qui pesaient sur leurs  têtes.

    Certe si  les revendications des salariés n’ont put aboutir, cette grève aura permis de dénoncer la politique anti sociale mené par notre direction depuis plusieurs années, une entreprise dont le chiffre d’affaire enseigne est prévu à + 6 % soit 1 Milliard d’euros pour 2010.

    Des salariés qui attendent beaucoup des négociations annuelles obligatoires, pour un partage équitable des richesses de notre entreprise, fruit du travail de tous les salariés, des salariés pauvres et qui pour certains touchent le RSA, ca suffit.

     

    Nos principales revendications sont plus que légitimes :

    • Augmentation de 150 euros net mensuelle pour tous les salariés quels que soient leurs statuts (magasins et siège)
    • 50 intérimaires en CDI à l’entrepôt
    • L’embauche de 100 CDI dans les magasins
    • 14èmemois de salaire
    •  L’arrêt des pressions, discriminations, licenciements et des démissions forcées

     

    Les  politiques nous soutiennent est nous les remercions, CAMAIEU bénéficie de subventions et à bénéficier il y à quelque années d’importantes subventions des collectivités lors de son implantation dans le quartier le plus pauvre de France (trois ponts) , ils seront donc attentifs aux résultats des négociations et à l’effort que feront nos dirigeants et actionnaires vis-à-vis des salariés.

     

    Nous continuerons  à informés les médias et les politiques de l’avancement de ces négociations, et si mécontentement il y à des salariés, que nous représentons, nous prendrons nos responsabilités.

     

    Si enfin vous voulez un réel changement, l’intersyndicale CGT, CFDT, FO, vous appelle à rejoindre leurs listes de candidats (es), en vue des prochaines élections du comité d’entreprise et des délégués du personnel.

     

     

     

    Une intersyndicale CGT, CFDT, FO responsable et engagé vis-à-vis des salariés


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  • camaieu: fin de conflit et visite surprise de jean lus mélenchon

     

    Camaïeu : fin de conflit et visite surprise de J.-L. Mélenchon

    jeudi 13.01.2011, 05:16 - W. H.

     Thierry Siwik, délégué CGT Camaïeu, et J.-L. Mélenchon. Thierry Siwik, délégué CGT Camaïeu, et J.-L. Mélenchon.

    | ACTUALITÉ SOCIALE |

    La grève a pris fin, hier, chez Camaïeu, avec la signature d'un accord entre la direction et l'intersyndicale CGT-FO-CFDT mettant fin au conflit débuté le 4 janvier. ...

     

    Hier après-midi, à l'union locale CGT, c'était l'heure des comptes, en présence d'un invité-surprise, Jean-Luc Mélenchon. Le leader du Parti de gauche a profité de son passage dans le secteur (il était invité hier soir pour une conférence à l'EDHEC), pour venir soutenir les salariés de Camaïeu.

    À l'heure du bilan, donc, c'est bien l'amertume qui prévaut. Car le résultat obtenu est loin des revendications initiales (150 euros en plus par mois et 100 embauches). Concrètement, les syndicats ont obtenu 5 embauches l'avancée de la date des négociations annuelles obligatoires (NAO) sur les salaires et la garantie que les salariés ayant participé au blocus de l'entrée de l'entrepôt ne seraient pas sanctionnés. En revanche, pas de cadeau sur les jours de grève, qui seront pris sur les congés ou bien retenus sur les salaires, avec échelonnement sur trois mois.

    Dans ce conflit, on a donc surtout vu une direction à la main de fer, qui ne lâchait rien, et qui a fait en sorte que la pression change de camp. D'abord, en assignant en justice les grévistes ayant bloqué l'entrée et la sortie des camions. Ensuite, en les menaçant de sanctions pouvant aller jusqu'au licenciement. Au final, les syndicats se sont retrouvés à batailler davantage pour éviter ces sanctions que pour obtenir satisfaction sur leurs demandes. Un peu dur à avaler pour des salariés payés en moyenne 1 150 euros par mois, et qui voient leur entreprise distribuer des dizaines de millions d'euros de dividendes.

    Point positif, tout de même : lundi, pour la première fois, certains employés « des bureaux » ont débrayé durant une heure, soutenant ainsi les revendications portées par leurs collègues de l'entrepôt.



     


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